Lors d’un repas de Noël, il y a des éléments incontournables, le foie gras, la buche de Noël et … le trou Normand. Ce dernier consiste à boire de l’alcool fort, accompagné d’une boule de glace, pour faire une pause digestive lors d’un grand repas, comme celui de Noël.
Si le trou Normand n’est pas si répandu que çà, vous avez tous fait une pause, souvent après le plat, pour boire un petit verre de digestif.
Qu’est-ce qu’on appelle digestif ? A vrai dire, un peu tout et n’importe quoi. Ce qu’on qualifie de « digestif » c’est tous les alcools de plus de 15°. Cela va de la petite liqueur à la menthe (du type Get 27), à l’eau de vie de poire du papy à 80°.
Mais est-ce que cela fonctionne vraiment ? C’est la question que je me suis posé entre le plat et le fromage, au moment d’ingurgiter un verre d’Armagnac. J’ai trouvé les réponses à ma question dans le mensuel scientifique « La Recherche ». Dans un très bon papier nommé « Un alcool digestif fait-il réellement digérer ? », ils interrogent Pascal Tieghem de l’unité d’alcoologie de l’hôpital Robet-Ballanger de Aulnay-sous-Bois.
Le docteur explique que bien au contraire les alcools ralentissent la digestion. Les alcools de plus de 15° ont la particularité d’être un des rares éléments à échapper au processus de digestion. Le liquide arrive directement dans l’estomac, sans avoir été malaxés par les sucs digestifs. Une fois dans l’estomac, l’alcool va bloquer la sécrétion de gastrine, une hormone qui gère la vitesse de digestion. C’est ainsi que l’alcool va ralentir votre digestion.
Mais alors, d’où vient cette appellation de digestif ?
Le docteur pense que cela vient de la forme de l’alcool. Comme tout liquide, l’alcool fait uriner. Une action qui donne une impression d’une bonne digestion, mais qui en réalité n’a aucune incidence sur la durée de votre digestion.
La prochaine fois qu’on vous propose un digestif à table, vous pourrez alors dire que c’est plus une excuse pour picoler à table qu’autre chose.