Quand vous trinquez avec des amis et des collègues vous dites probablement à vos compagnons de boisson « à la tienne », mais savez-vous pourquoi et ce que cela signifie ?
Origine de l’expression « à la tienne »
L’expression « à la tienne » est apparue en France vers la fin du XVIème siècle.
Au même titre que « bonjour » ou « bonsoir » qui signifient « je vous souhaite de passer une bonne journée / une bonne soirée », « à votre/ta santé » est une façon souhaiter à une personne de se porter en bonne santé.
La formule « à votre/ta santé » est d’ailleurs souvent raccourcie en « santé« , « à la votre » ou « à la tienne« .
Par extension c’est aussi à cette période qu’on a commencé à « boire à la santé de quelqu’un« .
On retrouve d’ailleurs l’expression dans Jacques le fataliste de Denis Diderot (1796) :
– Puisqu’il ne veut pas boire, il ne faut pas que cela nous en empêche. À ta santé, filleul.
À la vôtre, parrain. Bigre, mon ami, bois avec nous.
Nos ancêtres pensaient que l’alcool était bon pour la santé
Si l’on sait désormais que boire avec modération de la bière ou du vin ont des effets bénéfiques, alcool et santé ne nous semblent pas compatibles pour autant :
- gueule de bois
- mal de tête
- cirrhose du foie
- maladies cardio-vasculaires
- ou encore alcoolodépendance
Il n’est plus à démontrer qu’une consommation excessive d’alcool nuit gravement à la santé.
Néanmoins au Moyen Age, on pensait que les boissons alcoolisées apportaient forme et santé :
- les vomissements dus à une trop forte consommation d’alcool étaient considérés purificateurs
- de même que le sommeil « réparateur » qui s’en suivait, juste avant la gueule de bois du lendemain
On consommait donc de l’alcool en pensant que c’était aussi une façon d’être ensuite en meilleure santé, d’où l’expression « à votre santé »
Mais pourquoi trinque-t-on ?
Vous savez maintenant ce que signifie « à la tienne » et pourquoi on se le souhaite avant de boire.
Mais pourquoi trinque-t-on également ?
La raison en est bien différente et nettement moins joyeuse. Au Moyen Age et à la renaissance, dans les familles riches ou nobles, empoisonner les autres prétendants à la succession était une pratique courante permettant de mettre la main sur les richesses familiales.
Dès lors il devint d’usage d’entre choquer ses verres lorsque l’on trinquait tout en se regardant les yeux dans les yeux.
Ainsi il était impossible de savoir si un peu de la boisson de chaque verre était ou pas passé dans l’autre : si l’un des deux compagnons ne touchait pas à son verre, cela signifiait qu’il avait vraisemblablement tenté d’empoisonner l’autre, et donc personne ne buvait à sa coupe.
Bien heureusement tout cela est du passé, et ce serait un véritable gâchis de ne pas finir votre verre la prochaine fois que vous trinquez.
Alors il ne nous reste plus qu’à vous dire… A la tienne !